Ann-Pascale Mommerency, présidente de la Fédération du cigare belge, critique le projet d’interdiction de fumer en terrasse du ministre de la Santé belge.

« L’Europe entière observe avec stupéfaction ce qui se prépare dans notre pays », dit Ann-Pascale Mommerency dans un entretien avec le quotidien belge néerlandophone Het Laatste Nieuws.

« À l’heure actuelle, poursuit la présidente de la Fédération des fabricants de cigares de Belgique et du Luxembourg (Fecibel), seule la Suède interdit totalement de fumer sur les terrasses, ce qui est en partie dû à la consommation de snus [tabac humide et finement moulu que les consommateurs placent sous leur lèvre supérieure, où il libère lentement de la nicotine].»

Le ministre fédéral belge de la Santé Frank Vandenbroucke s’est fixé pour objectif une « génération sans tabac » d’ici à 2040 ; son plan anti-tabac prévoit notamment l’interdiction de fumer en terrasse. « Je ne pense pas qu’une interdiction des terrasses soit une solution pour réduire les chiffres [de consommation de tabac, ndlr], insiste Ann-Pascale Mommerency. Arrêtons de mettre tout le monde dans le même panier et travaillons plutôt à un label, par exemple, permettant aux restaurateurs de décider eux-mêmes s’ils autorisent ou non le tabagisme sur leur terrasse. »

Dans cet entretien, la présidente de Fecibel revient également sur l’interdiction d’exposer les produits du tabac entrée en vigueur le 1er avril dernier. « Tout est mélangé en Belgique, alors que l’emballage des cigares est complètement différent [de celui des cigarettes] », fait-elle valoir. « Un cigare n’est pas toujours un produit bon marché. Le consommateur doit avoir la liberté de comparer d’abord en le voyant, en le sentant et en le touchant. Surtout ceux qui ne le consomment pas quotidiennement, sinon ils ne savent plus ce qu’ils achètent. C’est également un frein pour les petites entreprises : cela complique la mise sur le marché d’un nouveau produit et les empêche de concurrencer les grandes marques. Cacher des cigares dans un magasin spécialisé n’est pas une bonne idée, car le coût est élevé. »

En France, la ministre de la Santé Catherine Vautrin a annoncé pour le 1er juillet prochain un durcissement des lois anti-tabac qui prévoit l’interdiction de fumer sur les plages et dans les jardins publics, mais pas sur les terrasses des cafés et restaurants.

En revanche, un projet d’interdiction de fumer en terrasse est actuellement en discussion en Espagne.