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Le cigare, un atout pour la République dominicaine

Par La rédaction,
le 7 juillet 2025

La Procigar Night Punta Cana était cette année précédée par une conférence-débat. Au menu des discussions : tout ce que l’industrie du cigare apporte au pays.

 

Daniela Cruz Gil, correspondante en République dominicaine

 

« L’un de nos principaux défis est de protéger cette industrie qui emploie plus de 120 000 Dominicains. » C’est ainsi que Litto Gómez, président de Procigar (l’association des producteurs de cigares dominicains) et fondateur de La Flor Dominicana, a ouvert la conférence-débat intitulée Cigar Talk, prélude à la Procigar Night Punta Cana, le 27 juin dernier.

Flanqué de son vice-président Ciro Cascella (président exécutif d’Arturo Fuente), Litto Gomez a souligné les efforts déployés par l’industrie et les pouvoirs publics pour enrayer la contrefaçon. Entre février et mai 2025, 90 000 faux cigares ont été saisis.

Mais c’est l’impact du tabac sur le tourisme qui a occupé une large part des discussions.

Ciro Cascella a noté que les amateurs de cigares dominicains viennent de plus en plus dans le pays pour découvrir l’origine de leurs marques préférées. « Nous les accueillons chaleureusement ; les usines s’organisent. Et lorsqu’ils sont dans le pays, ces amateurs sortent, vont au restaurant, visitent des monuments, la ville coloniale et séjournent dans différents hôtels du pays. » Jochy Blanco (Tabacalera Palma/La Galera) est ainsi en train de faire construire un hôtel à Santiago, signe de la croissance combinée des deux secteurs.

Lors de la séance de questions-réponses, l’homme d’affaires José Ovalle a raconté comment il a « converti » le golfeur espagnol Miguel Ángel Jiménez (voir L’Amateur, n° 126) au cigare dominicain. « Il m’a fallu sept ans pour le convaincre de venir en République dominicaine, a-t-il raconte. Maintenant, lorsqu’il remporte un tournoi, avant de se présenter pour la remise du trophée, il allume un cigare dominicain, réalise une vidéo et l’envoie à Ciro. »

 

10 % des exportations

Biviana Riveiro, directrice de ProDominicana, l’agence chargée de favoriser les investissements dans le pays, a quant à elle souligné l’importance des cigares dominicains pour le commerce extérieur du pays. « Quelle que soit la taille de l’investisseur, à un moment ou un autre, il pose toujours des questions sur les cigares dominicains », selon elle. Les 1,34 milliard de dollars générés par le cigare en 2024 correspondent à 10 % des exportations totales de biens du pays, concurrençant des produits comme l’or et l’industrie des dispositifs médicaux.

Après la conférence Cigar Talk, les membres de Procigar (photo) on accueilli les invités de la Procigar Night 2025.

L’impact sur l’emploi local est donc important. Ivan Hernández Gúzman a rappelé que 20 % des emplois dans les zones franches du pays proviennent du secteur du cigare, et que 65 % de ces emplois sont occupés par des femmes qui subviennent ainsi aux besoins de leur foyer.

Les dirigeants de Procigar ont réitéré leur intention d’ouvrir prochainement un centre de formation pour les métiers du cigare, avec le soutien d’Infotep, un établissement public-privé de formation technique. L’école sera située à Tamboril sur un terrain offert par l’église catholique locale.

Une fois la discussion terminée, place à la fête. Les fabricants membres de Procigar ont accueilli leurs invités dans le Punta Cana Club, face à la mer des Caraïbes.

 

Photos : © Procigar