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Donald Trump renforce l’embargo contre Cuba

Par La rédaction,
le 1 juillet 2025

Dans un memorandum signé le 30 juin, le président américain durcit les sanctions contre les entreprises étrangères qui travaillent avec l’armée cubaine. Cette dernière contrôle une large part de l’économie de l’île.

 

« Grâce au leadership de [Donald Trump], les États-Unis s’engagent à promouvoir la liberté et la prospérité à Cuba. Qu’il n’y ait aucun doute, sous la direction du président Trump, nous tiendrons le régime cubain illégitime responsable et nous soutiendrons le peuple cubain dans sa quête de liberté et de justice », écrivait ce lundi 30 juin le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio au moment où la Maison Blanche publiait un « Memorandum présidentiel sur la sécurité nationale » visant à « renforcer la politique des Etats-Unis à l’égard de Cuba ».

Le texte a notamment pour ambition de mettre fin aux « pratiques économiques qui bénéficient de manière disproportionnée au gouvernement cubain, à son armée ou à ses agences ou personnels militaires, de renseignement ou de sécurité, au détriment du peuple cubain ».

Le mémorandum ordonne au Département du Trésor et à d’autres agences d’établir une liste des entreprises liées aux agences militaires et de sécurité cubaines et d’établir des réglementations qui « interdiront les transactions financières directes ou indirectes avec les entités ou sous-entités figurant sur la liste ».

Les transferts de fonds vers Cuba et les voyages légaux dans l’île ne sont pas directement dans le viseur de ce nouveau train de mesures, précise la Maison Blanche.

L’armée cubaine contrôle une grande partie de l’économie de l’île par l’intermédiaire d’un conglomérat appelé GAESA, déjà sous sanctions américaines. GAESA possède par exemple plusieurs hôtels (dont beaucoup sont loués ou opérés par des entreprises étrangères).

Selon le quotidien américain Miami Herald, ces mesures risquent de provoquer une tempête diplomatique car des entreprises de plusieurs alliés européens et occidentaux des Etats-Unis sont actives sur l’île. En 2023, l’Espagne est ainsi devenue le deuxième partenaire commercial de Cuba derrière le Venezuela.

Ce renforcement de l’embargo intervient au moment où l’Office national cubain des statistiques (ONEI) annonce une baisse des entrées touristiques de 27 % pour la période janvier-mai 2025 par comparaison avec la même période en 2024. Le Canada, premier pourvoyeur de touristes dans l’île, affiche une baisse de 28,5 % par rapport à 2024, tandis que le tourisme russe, qui avait connu la croissance la plus rapide l’année précédente, s’est contracté de 45,5 % en ce début 2025.

Le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodríguez estime sur le réseau social X que ce mémorandum de Donald Trump ne fait que « renforcer l’agression et le blocus économique qui punissent l’ensemble du peuple cubain et constituent le principal obstacle à notre développement. Il s’agit d’une conduite criminelle qui viole les droits humains de toute une nation. »

De son côté, le journal Granma, organe officiel du Parti communiste cubain (PCC) dénonce « le cynisme de l’empire, au nom de la liberté et des droits de l’homme ».

 

 

Photo : © Luc Monnet