Luis Bunuel et Jeanne Moreau

Rétrospective Luis Buñuel : un cigare à l’origine de son « scénario idéal »

Par supercigare,
le 2 août 2017

Rétrospective Luis Bunuel : 7 films ressortent cette semaine en copies restaurées !

Par Béatrice Sarrot

Jeanne Moreau est morte dimanche dernier. Rappelons qu’elle fut l’extraordinaire “Célestine“ du Journal d’une femme de chambre réalisé par Luis Buñuel. Le cinéaste espagnol fut d’ailleurs un véritable amateur de cigares. Cette semaine, les amoureux de cinéma auront le plaisir de découvrir ou de revoir le film.

Et bien d’autres encore appartenant principalement à sa période française parmi lesquels Belle de jour, Cet obscure objet du désir, Tristana, Le fantôme de la liberté, La voie Lactée projetés dans différents cinémas. (Reflet Médicis, Le Louxor, MK2 Beaubourg …)

Toute sa vie, Luis Buñuel fut un fumeur de cigare régulier. A un journaliste qui l’interrogeait sur le sujet, il répondit : « Mon cher ami, en premier lieu, le cigare n’est pas un produit. Il revêt pour moi une signification bien plus considérable. Je ne fume pas pour fumer mais pour savourer pleinement le moment, il est comme mon meilleur ami ou quelque chose de plus. Qu’il puisse être nocif, je ne suis pas suffisamment stupide pour l’ignorer ; mais il existe des humains beaucoup plus dangereux et toxiques qu’il ne le sera jamais et pas seulement pour les fumeurs mais également pour l’humanité toute entière »

De nombreuses photographies le montrent tenant un cigare (sur le tournage de Belle de jour par exemple ou celui de Cet obscur objet du désir) parfois ce sont des cigares mexicains, parfois des havanes.

Dans son autobiographie « Mon dernier soupir » : Il avoue avoir souvent fantasmé « son scénario idéal, qui commencerait sur un moment parfaitement anodin. Par exemple, un mendiant traverse une rue. Il voir une main sortir de la porte ouverte d’une luxueuse voiture et jeter un havane à moitié consumé sur la chaussée. Le mendiant s’arrête pour ramasser le cigare, une autre voiture le renverse et il meurt instantanément. » Le chapitre traite de Dieu et de la destinée entre autres choses, c’est dire l’importance du cigare pour le cinéaste.

Luis Buñuel, Mon dernier soupir, Ramsay Poche Cinéma.