
Le cigare se fête au Nicaragua
Pour sa sixième édition, le festival Puro Sabor a accueilli du 19 au 21 janvier plus d’une centaine de participants venus d’une vingtaine de pays. Rencontres, visites, dégustations… Avec un objectif : installer définitivement le Nicaragua comme acteur mondial majeur du cigare.
En fin d’une journée chaude du mois de janvier à Granada, calle La Inmaculada, face à l’hôtel La Antigua Estacíon, des gamins jouent au football, effrayant les petites filles, qui tentent de se frayer un chemin au milieu de leurs dribbles. Ici et là, quelques vendeurs de confiseries, de soda américain, attendent le chaland collés à leur chariot. Assis sur un banc, dans un calme relatif, secoué par le grognement intempestif de motos qui passent, on dégusterait bien un cigare.
Il faut juste patienter. Pour sa sixième édition, Puro Sabor, la grande fête annuelle du cigare nicaraguayen, a non pas vu les « choses en grand » mais à taille irrésistiblement humaine. C’est tout à son avantage. Et à celui des 128 participants présents venus d’une bonne vingtaine de pays différents : Suède, Turquie, Allemagne, Australie, États-Unis.
« Les meilleurs cigares du monde »

Esteli, capitale du cigare

Au milieu des plants de tabac de belle couleur chlorophylle, le producteur Abdel J. Fernandez, panama sur la tête, un H. Upmann de sa création, serti d’une bague turquoise et or, entre les doigts entame, hilare, une visioconférence depuis son téléphone portable avec un ami de Miami. Insondable modernité. Pendant ce temps, Steven Baker – un pseudonyme – fait l’éloge de son nouveau procédé d’irrigation révolutionnaire importé d’Israël (« 70% d’eau économisée, 30% de rendement en plus par rapport à la culture traditionnelle).
200 millions de dollars
« Je souhaite augmenter ma production de cinq millions d’unités en cinq ans » confie Don José « Pepín » Garcia, au cours d’un déjeuner dans la plantation La Estrella. Le mandarin, parti de Cuba depuis plus de quinze ans, voit d’un mauvais œil les coups de boutoir de la Food & Drug Administration américaine qui vient mettre son nez dans les tabacaleras d’Estelí.
Mais ces nouvelles réglementations voulues par le voisin yankee ne gâcheront pas la fête. A la « Soirée blanche », le banquet final, Nestor Andrés Plasencia rappelle, sous un tonnerre de bongos et de claves, qu’« ici, on fait des cigares avec de l’âme en plus ». Un bruit court, qui en vaut bien un autre : Puro Sabor serait une manière pour l’industrie nationale du cigare de se faire enfin prendre au sérieux par le pouvoir en place. 200 millions de dollars à l’exportation en 2016. C’est vrai que c’est tout de même quelque chose !
Jean-Pascal Grosso
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